La vérité en procès

La vérité en procès. Les juges et la vérité politique.

Ouvrage collectif publié chez LGDJ (coll. Droit et société), sous la direction de Julie Allard, Olivier Corten, Martyna Falkowska, Vincent Lefebvre et Patricia Naftali, dans le cadre de l’ARC Le juge, un acteur en mutation.

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La vérité est-elle justiciable ? Une telle question peut paraître saugrenue. Pourtant, la vérité, comme enjeu collectif, fait aujourd’hui l’objet d’assauts en tous genres dans les prétoires : le législateur définit des  » vérités  » sur l’Histoire à l’intention du juge, par exemple à travers la pénalisation du négationnisme, tandis que les citoyens somment le juge de se prononcer sur la nature criminelle de régimes politiques, ou se parent de son décorum, comme dans les tribunaux d’opinion, pour établir la reconnaissance politique d’une vérité. L’enceinte judiciaire devient ainsi un lieu privilégié de reconnaissance et de contestation de vérités officielles, les juges devenant des acteurs à part entière du partage entre vérité et erreur, ainsi qu’entre vérité et opinion.

Comment les juges gèrent-ils les diverses conceptions de la vérité qui s’affrontent lors d’un procès ? Comment appréhendent-ils les croyances religieuses, les événements historiques ou les vérités officielles dont il est interdit de contester l’existence ? Se considèrent-ils liés par une vérité établie ou développent-ils au contraire des stratégies pour la redéfinir ? Quelles sont les interactions voire les tensions qui se nouent, dans le contexte d’un procès, entre droit, magie, religion, science, histoire et politique ?
C’est essentiellement à ces questions qu’est consacré cet ouvrage pluridisciplinaire, conçu à partir d’études de cas. Les juges y sont considérés dans toute leur diversité, qu’ils siègent au sein de juridictions internationales (Cour pénale et tribunaux pénaux internationaux), mixtes (Tribunal spécial pour la Sierra Leone), étatiques ou para-étatiques (commissions de vérité et réconciliation), voire populaires (tribunaux révolutionnaires et d’opinion). Le lecteur sera ainsi amené à découvrir ou redécouvrir un certain nombre d’affaires judiciaires qui s’inscrivent dans le contexte de la judiciarisation du politique et qui renvoient à des luttes entre acteurs ou groupes politiques. Au-delà de chaque procès, cet ouvrage invite à une réflexion sur la portée et les limites du rôle du juge dans la construction de la vérité.

Avec des contributions de: Olivier Corten, Guy Haarscher, René Provost, Patricia Naftali, Martyna FaŁkowska, Kora Andrieu, François Dubuisson, Giorgio Resta, Vincenzo Zeno-Zencovich, Ornella Rovetta, Sandrine Lefranc, Vincent Lefebve, Gaëlle Breton-Le Goff, Robert Jacob,  Pieter Lagrou et Julie Allard.

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